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Rédigé par : Hubert Cochet
Date de rédaction :
Organismes : AgroParisTech
Type de document : Article scientifique
Résumé
Les campagnes des hautes terres de l’Afrique Centrale se caractérisent par un climat tropical humide d’altitude, une très faible urbanisation et des tenures paysannes de très petite taille, avec une agriculture manuelle surtout destinée à l’autosubsistance.
Les paysans burundais ont démontré au cours du temps une remarquable capacité d’innovation. Alors que la plupart des experts internationaux et des agronomes burundais pensaient depuis des décennies que la croissance démographique et la pression foncière étaient devenues incompatibles avec une plus grande intensification durable de l’utilisation des ressources naturelles, les paysans burundais ont fait la preuve du contraire.
Deux révolutions agricoles ont permis cette adaptation. Elles ont été réalisées par les paysans eux-mêmes.
La première a eu lieu au XVIIe et au XVIIIe siècle avec l’introduction du maïs et du haricôt, des plantes d’origine américaine, et surtout avec la généralisation de la double culture annuelle et le perfectionnement de l’association agriculture élevage.
La seconde s’est produite en réponse à une crise aigüe au début du XXe siècle, avec le développement à partir des années cinquante d’une polyculture jardinée à haute intensité en travail, dans lequel la bananeraie joue un rôle essentiel.
L’article d’Hubert Cochet que nous proposons ici constitue une remarquable démonstration de l’intérêt et des possibilités des agricultures paysannes.
Il illustre aussi en quoi l’analyse des systèmes agraires et une compréhension fine des systèmes de production et de gestion des ressources naturelles (et en particulier la reproduction de la fertilité) permettent de comprendre les évolutions passées et en cours.
L’intérêt de ce travail dépasse largement le cadre géographique de l’Afrique Centrale. Il invite à s’interroger sur les conditions de l’évolution des systèmes paysans dans un contexte de mondialisation. Le cas du Burundi constitue un exemple étonnant de développement endogène, seulement basé sur les ressources locales.
COCHET, Hubert. Crises et révolutions agricoles au Burundi, INAPG – KARTHALA, Paris. 2001. (L’Agence Française de Développement (AFD) a décerné en 2002 à Hubert Cochet le prix Tropiques pour cet ouvrage)