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Rédigé par : Hubert Bonasera, Camille
Date de rédaction :
Organismes : Association pour contribuer à l’Amélioration de la Gouvernance de la Terre, de l’Eau et des Ressources naturelles (AGTER), International Land Coalition (ILC)
Type de document : Étude de cas - Cours en ligne AGTER
Résumé
Le cas d’accaparement qui nous occupe ici se situe en Équateur, dans la province de Zamora Chinchipe, au Sud Est du pays, dans une région amazonienne qui à l’Ouest est délimitée par le piémont andin et à l’Est par la frontière avec le Pérou. C’est dans le village de Tundayme que se trouve la mine du Mirador, sur la cordillère du Condor. La population majoritaire de la région est indigène, Shuar, et une grande partie des territoires de la région sont classés comme « territoires indigènes » ou comme territoires protégés. Dans l’ensemble de l’Amazonie équatorienne, les territoires indigènes couvrent 57 % du territoire, et 21 % sont classés comme « aires naturelles de l’État ». Selon les informations de ministère des Mines, les concessions minières couvrent 30% de la superficie des deux régions du Sud Est, Zamora Chinchipe et Morona Santiago, aujourd’hui toutes deux des « hot spots » du développement minier en Équateur.
La mine du Mirador s’est construite sur des territoires indigènes, à proximité de la cordillère du Condor, dans une région amazonienne du Sud Est de l’Équateur. Entrée en activité en décembre 2019, son projet se matérialise sous le mandat de Rafael Correa, qui encourage l’extraction minière à travers la promulgation d’une nouvelle loi minière, malgré la reconnaissance de pluri-nationalité de l’État d’une part et de droits de la nature d’autre part.
Les populations locales ne sont pas consultées pour ce projet, mais voient leur territoire profondément transformé, sur le plan physique, mais également anthropologique. Les populations impactées se partagent entre habitants d’un village, Tundayme, et des populations davantage rurales, dont les habitudes de vie dépendent directement de la forêt amazonienne. Les promesses d’emploi dans la zone impactées, ainsi que les annonces de développement des infrastructures scolaire, ou de transports, n’ont pas donné suite de manière satisfaisante. Par ailleurs, elles ne sauraient représenter des contreparties aux pertes endurées par les populations impactées, dont il est impossible d’estimer la valeur : perte de biodiversité, appauvrissement de la qualité des eaux dont dépendent habitants, agriculteurs et éleveurs ; modification des pratiques et de la construction socio-spatiale des populations autochtones, rien que l’entrée dans le salariat par un emploi dans le secteur milieu ne puisse équilibrer.