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Document Thématique # 3. Conférence Internationale sur la Réforme Agraire et le Développement Rural (ICARRD)
Rédigé par : Ignacy Sachs, (Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris - EHESS)
Organismes : Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)
Type de document : Étude / travail de recherche
Résumé
Le développement rural est encore une composante essentielle des stratégies de développement durable pour trois raisons:
1) En tant qu’impératif social, par l’intégration sociale par un ‘travail décent’: Depuis que nous sommes entrés dans l’ère de l’industrialisation, où les industries hi-tech ont créé divers emplois, les zones rurales continuent de fournir des opportunités cruciales pour le ‘travail décent’ (par exemple travailler en échange d’un salaire satisfaisant et dans des conditions acceptables) pour des milliards de personnes du monde rural qui n’ont pas pu être absorbées par l’urbanisation (le dernier concept s’applique seulement à ceux qui ont un travail décent, un logement agréable et qui rassemblent les conditions pour participer à la vie civique et communautaire).
Les opportunités d’emplois dans les zones rurales doivent être recherchées à la fois dans le secteur agricole et non-agricole (qui représente actuellement 40 à 60% des revenus ruraux dans les pays en développement), les stratégies de développement liées aux emplois qui associent la multifonctionnalité de l’économie rurale et la pluri-activité des traditions rurales. Ces opportunités comprennent:
Le perfectionnement des pratiques agricoles existantes à la fois en termes de productivité et de conditions de travail.
La modernisation des activités de subsistance, qui peuvent laisser du temps pour de nouvelles activités axées sur le marché et/ou des activités non-économiques (en particulier pour les femmes).
La diversification de la production agricole en ajoutant de nouvelles niches avec des préférences pour les produits qui requièrent des intrants élevés en travail.
Lorsque cela est possible, créer des industries locales d’agro-transformation à petite échelle.
L’exploration de nouvelles formes d’organisation du marché, en particulier par le biais d’entreprises collectives.
L’identification d’emplois non agricoles.
La promotion d’activités non-agricoles à petite échelle.
2) En tant qu’impératif environnemental par la promotion du ‘bon usage de la nature’ par les sociétés paysannes: Face aux coûts du pétrole et aux risques causés par le changement climatique, certaines des possibilités les plus prometteuses vont avec l’agro-énergie et les autres opportunités offertes par les marchés des services environnementaux.
3) En tant que secteur ayant un effet multiplicateur sur le reste de l’économie: Par le biais de l’expansion des ‘marchés internes’, éléments clés de renforcement de la compétitivité des économies nationales. Aussi peuvent-ils être considérés comme des éléments essentiel de ‘développement de l’intérieur’, considéré par beaucoup comme un moteur de croissance essentiel dans les pays en développement.
Trois éléments sont importants pour les stratégies de développement en faveur du monde rural et des pauvres:
A) Etats en développement pro-actif (nouveau), avec les fonctions particulièrement importantes des marchés de régulation et de regouvernance qui doivent assurer que les modèles de croissance virtuelle soient à la fois globaux au niveau social et durables au niveau environnemental.
B) Développement territorial participatif et négocié, comme base d’un développement local comportant les principes suivants:
Centré sur les acteurs
Territorial
Dynamique
Systémique
Multisectoriel
À différents niveaux
Participation et négocié.
C) L’invention d’une civilisation moderne basée sur la biomasse; qui va bien au-delà de la seule production alimentaire, puisqu’elle s’intéresse à l’alimentation et aux aliments pour animaux, aux engrais biologiques, aux biocombustibles, aux matières de base industrielles, au matériel de construction, aux produits pharmaceutiques et cosmétiques. Les éléments présentés ci-dessus devraient constituer la base d’un plan de travail innovant pour les petits agriculteurs, ce plan devant être coordonné par la FAO. Il s’agirait à la fois de:
L’éradication de la faim, avant tout par le bais d’une expansion qui respecte l’environnement et d’entreprises agricoles collectives;
la promotion de l’agro-énergie, compatible avec le développement durable des systèmes de vie.
La compatibilité entre ces deux composantes devrait être assurée en renforçant les potentiels des systèmes d’appui au bien-être.
Les priorités de la recherche pour soutenir la mise en oeuvre de ce plan mondial doivent prendre en compte les biotechnologies, les systèmes de production intégrée alimentation-énergie et les nouvelles utilisations des déchets agricoles et forestiers, les projets et les limites de la génétique, le meilleur accès aux innovations technologiques et aux moyens de communication modernes.
Ce plan pourrait inclure ces autres éléments:
La promotion de l’emploi non-agricole constituerait un autre point de départ formant une réserve d’expériences pertinentes.
Des réformes agraires sur une durée déterminée et ciblées, ayant les moyens de passer régulièrement et efficacement en revue les progrès.
Un développement territorial participatif et négocié.
icarrd_issue_paper_3_french.pdf (180 Kio)