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De la nécessité de mettre en place un nouveau mécanisme de sécurité collectif
Rédigé par : Monique Chemillier-Gendreau, Entretien avec Frank Barat (journaliste)
Date de rédaction :
Type de document : Vidéo
L’entretien du journaliste Frank Barat avec Monique Chemillier Gendreau que nous reprenons à titre exceptionnel sur ce site de ressources documentaires a été enregistré dans un contexte dramatique, celui de la guerre en Ukraine. Nous le remercions d’avoir explicitement autorisé sa reprise.
Professeure émérite de droit public et de science politique à l’université Paris-Diderot, Monique Chemillier Gendreau est spécialiste de droit international et de la théorie de l’État. AGTER avait organisé une conférence débat en 2009 lors de laquelle elle avait exposé très clairement le « deux poids, deux mesures » qui caractérise le Droit international aujourd’hui et ses conséquences dans le domaine de l’utilisation des ressources naturelles. Nous avons repris et traduit au printemps 2020 son essai « Vers des jours heureux … » où elle analysait le début de l’épidémie du covid 19.
En partant des terribles évennements en cours en Ukraine, Monique Chemillier Gendreau revient ici sur les limites du système des Nations Unies et du droit international. Elle nous rappelle qu’après la seconde guerre mondiale, le contrat fondant les Nations Unies avait été porteur d’un immense espoir: les Etats renonçaient à la guerre et, en échange, acceptaient la mise en place d’un mécanisme de sécurité collectif, le Conseil de sécurité. Les opérations militaires étaient limitées à la légitime défense et aux opérations de maintien de l’ordre des Nations Unies. Mais les deux articles clefs pour parvenir à ce résultat n’ont jamais été mis à l’ordre du jour : l’article 26 visant à limiter les armements et l’article 43 qui prévoyait la création de forces armées internationales pouvant assumer ce rôle.
Mais Monique Chemillier Gendreau nous précise que ce Conseil de sécurité, avec ses 5 membres permanents, n’est pas un organe objectif. La guerre faite à l’Ukraine par la Russie (membre permanent du Conseil de sécurité et en tant que tel, disposant d’un droit de véto) vient une fois de plus de nous le rappeler. Tout n’est pas à jeter, bien sûr, dans le système des Nations Unies, nous dit-elle, mais il nous faut aujourd’hui imaginer autre chose.
Monique Chemillier Gendreau revient par ailleurs sur le caractère consultatif de la Cour Internationale de Justice et de la Cour Pénale Internationale. Elle insiste également sur l’ambigüité du concept de « souveraineté » qui permet aux États de refuser de signer des traités pour améliorer le droit international.
Prenez le temps d’écouter l’intégralité de cet entretien, très intéressant et d’une très grande importance.
Michel Merlet
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