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Fondo Documental Dinámico
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Versión Española: Producción de agrocombustibles en el departamento de Piura (Perú): Los proyectos agrícolas modernos son menos eficientes que la agricultura familiar

PÉROU. Production d’agrocarburants dans la région de Piura: des projets agricoles modernes moins efficients que les petites exploitations familiales

Fuentes documentales

Roy, Averill. La captation des ressources et des richesses par les investissements agricoles à grande échelle. Analyse socio-économique comparée de différents secteurs de production dans la vallée du Chira. Janvier 2013.

Rapport de stage master 2 IEDES. 6 mois au sein d’AGTER et en collaboration avec le CEPES (Pérou). Stage suivi par M. Merlet et co-financé par le Comité Technique Foncier et Développement (AFD, France).

Le Pérou a mis en place à la fin des années 60 une des réformes agraires les plus radicales d’Amérique du Sud. Visant l’éradication des haciendas, le gouvernement militaire du Général Velasco (1968-1975) crée en lieu et place des anciens latifundios sur la côte pacifique de gigantesques coopératives agraires dont la propriété et la gestion sont confiées aux travailleurs des haciendas. Ébranlées par la crise des années 70 et par leurs dysfonctionnements internes, les coopératives sont ensuite pour la plupart démantelées puis leurs terres réparties entre leurs membres, donnant naissance à une masse importante de petits propriétaires agricoles.

Dès la fin des années 1980, la côte péruvienne est identifiée par de nombreux observateurs comme une région rentable pour l’investissement. Son climat désertique tropical et son interface maritime facilitant l’exportation en font une zone à fort potentiel de développement agricole, pourvu que l’on irrigue en permanence les cultures. Les restrictions légales à l’implantation de nouveaux capitaux privés sont peu à peu supprimées dans l’optique de développer une économie de marché et d’accélérer la marchandisation des droits fonciers.

Steppes de la region de Piura. Pérou, 2012. © M. Merlet

C’est notamment le cas de la région de Piura qui, depuis 2008, a attiré plusieurs investisseurs nationaux et internationaux pour y développer des projets agricoles de canne à sucre pour la production de bioéthanol. Bénéficiant d’un ensoleillement important et du débit du fleuve Chira qui permet une irrigation continue des parcelles, la région réunit des conditions agronomiques optimales : les rendements de la canne à sucre sont presque deux fois supérieurs à ceux du Brésil ou des États-Unis. Ces projets qui mobilisent des techniques de production de pointe se présentent comme une agriculture moderne et génératrice de croissance pour la région.

Piura, grâce à ces fleurons de l’agriculture moderne de la zone côtière, concentre aujourd’hui une grande part de la production de bioéthanol du Pérou. Mais ces nouveaux investissements agricoles s’installent dans une région où prédomine l’agriculture familiale. Sont-ils la meilleure voie pour le développement agricole de la région ?

Des projets agro-industriels aux technologies modernes et écologiques présentés comme les nouveaux champions agricoles de création d’emplois dans la vallée

Bananiers et rizières paysannes. Piura, 2012. © M. Merlet

Ces investissements agricoles s’implantent sur des steppes arbustives dans une vallée dominée par la petite propriété agricole. Dans la vallée du Chira, près de 95% des exploitations ont moins de 10 hectares (Cenagro, 2012). Sous capitalisées et essentiellement familiales, ces petites exploitations disposent d’un faible accès au crédit, à la formation et à l’assistance technique. Elles irriguent leurs parcelles grâce à un système gravitaire d’écoulement de l’eau, qui est distribuée par des canaux primaires et secondaires, suivant parfois les tracés établis par les cultures pré-incas qui vivaient originellement sur les rives du fleuve. La production agricole dans la vallée du Chira est diversifiée : riz, banane biologique certifiée commerce équitable, citrons, mangues, avocats et autres fruits et légumes. On y rencontre également quelques éleveurs d’ovins et de bovins. Mais ce sont les productions de riz, de bananes et de citrons aux abords des rives et des canaux d’irrigations qui prédominent parmi les exploitations familiales.

Canne à sucre irriguée par goutte à goutte. Piura 2012. © M. Merlet

A l’opposé, les grandes entreprises récemment implantées utilisent les technologies les plus avancées pour la production agricole : machines téléguidées par GPS fonctionnant 24h/24h, contrôle du cycle cultural et de la fertilisation grâce à des systèmes d’irrigation par goutte-à-goutte permettant des économies en eau, laboratoires biologique et climatologique mesurant les taux d’ensoleillement et la qualité des sols pour ajuster les quantités d’intrants nécessaires, etc.. Elles ont par ailleurs obtenu des certifications attestant de leurs pratiques agricoles biologiques (non utilisation de pesticides, lutte biologique contre les nuisibles grâce à l’élevage d’insectes prédateurs, substitution des pratiques de brûlis des feuilles par l’enfouissement manuel, recyclage des sous-produits de la production d’éthanol)1. Les technologies de pointe auxquelles ces entreprises ont recours participent du discours cherchant à démontrer qu’elles sont l’exemple même de la modernité : respectueuses de l’environnement et des droits des travailleurs, créatrices d’emplois, actrices de développement économique et social grâce à leurs activités de RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises). Elles se veulent à l’opposé de l’agriculture qui prédominait jusque là dans la vallée.

Ainsi, l’implantation de ces projets est vue par les décideurs politiques comme une opportunité pour créer de nouveaux emplois dans des zones rurales peu développées et comme une source de revenus fiscaux pour les gouvernements régionaux2.

Le boom des agrocarburants est favorisé par une captation des ressources foncières et hydriques

Les conditions de la vallée de Piura étaient favorables à la prise de contrôle des ressources par des entreprises qui bénéficiaient des capitaux et de débouchés sur les marchés internationaux. Avec l’accord de l’État, ces entreprises parviennent à s’approprier les ressources hydriques et foncières qui conditionnent l’exploitation agricole d’une culture (la canne à sucre) et d’un processus industriel (la transformation en éthanol) très consommateurs en eau.

Machines à couper la canne. Piura, 2012 © M. Merlet

Ces productions se sont implantées en partie grâce au Projet Spécial d’irrigation Chira-Piura dont la dernière phase a permis une avancée agricole sur les terres arides de près de 24000 hectares. Des terres ont été vendues par le gouvernement à un prix très avantageux à condition que les entreprises y développent leur propre réseau d’infrastructures d’irrigation. Sans accès direct au réseau de canaux d’irrigation, elles ont mis en place tout un système de pompes électriques et de réservoirs, puisant l’eau soit à même le fleuve soit dans les canaux principaux qui bordent le fleuve Chira.

Depuis le développement de ces projets, les petits agriculteurs environnants ont constaté une diminution sensible des quantités d’eau disponible, une situation qui risque de s’aggraver considérablement au cours des prochaines années3.

Tableau 1 : Superficies cultivées (hectares) des principales grandes exploitations de la vallée du Chira
Entreprisesjuin 2012prévisions 2020
Comisa 15.000
Maple7.35613.936
Caña brava6.3448.000
Camposol2.8002.800
Dio Latina 10.000
Total16.50049.736

Pour le moment, deux projets agro-industriels de bioéthanol sont en phase de production (entreprises Maple et Caña Brava). Un troisième est sur le point de débuter sa plantation de canne à sucre (Comisa) et plusieurs autres ont déposé des demandes d’accès aux terres auprès du Gouvernement Régional de Piura, dont un visant une production de 10 000 hectares (Dio Latina). Actuellement, près de 35% des surfaces irriguées sont concentrées dans les mains de Maple, Caña Brava et d’une troisième entreprise, Camposol (2 800 hectares) qui produit essentiellement des fruits et épices destinés à l’exportation. Si l’implantation et l’extension des plantations de canne à sucre se poursuit, près de 60% de la surface irrigable de la vallée sera détenue par cinq entreprises en 2020 !

Tableau 2 : Concentration foncière dans la vallée du Chira
 hectares% des surfaces irrigables totales
Superficies agricoles cultivées par les grandes exploitations (juin 2012)16.50020%
Superficies agricoles cultivées par les grandes exploitations (prévisions 2020)49.73659%
Surfaces irrigables de la vallée (estimations)84.286100%

Entre discours et réalité: potentialités économiques de l’agriculture familiale sous estimées et efficience médiocre des productions agro-industrielles occultée

Sous-capitalisées et peu appuyées par les politiques agricoles, les petites exploitations agricoles sont souvent jugées peu productives et vouées à s’enliser dans la pauvreté. On a communément tendance à considérer leur production comme marginale et à penser que leur disparition est imminente, favorisée par l’implantation d’exploitations agricoles modernes et plus efficientes. C’est là un des principaux arguments de la promotion des investissements agricoles à grande échelle.

Citronniers et cultures vivrières. Piura, 2012. © M.Merlet

Pourtant, des enquêtes menées auprès de deux entreprises de production de bioéthanol (Caña Brava et Maple) ainsi qu’auprès de différents producteurs de la vallée du Chira contredisent ces affirmations et démontrent les véritables potentialités de l’agriculture familiale. Privilégiant essentiellement la main d’œuvre plutôt que les machineries agricoles, les agriculteurs familiaux sous contrats pour la production de canne à sucre parviennent à obtenir des rendements de 140 tonnes/hectare en moyenne4, équivalents à ceux des grandes exploitations. Par ailleurs, les grandes entreprises agro-industrielles et les petites exploitations de canne à sucre et de citrons génèrent des valeurs ajoutées5 par hectare comparables (autour de 10000 soles, soit 3704 US$). Comme l’indique le tableau ci-après6, les petites exploitations parviennent à dégager des chiffres d’affaires (produit brut) tout à fait conséquents puisque tournant autour de 12000 soles (4445 US$) pour la canne à sucre et le citron, et atteignant plus de double pour la production de banane biologique certifiée commerce équitable.

Tableau 3 : Résultats économiques des exploitations (moyenne par an et par hectare, en soles)
types d’exploitations et de culturesProduit BrutValeur Ajoutée
Grandes entreprises productrices de canne à sucre pour la vente de bioéthanol (7000 hectares cultivés)7
Système agro-industriel28.42711.869
Système agricole11.518115
Petites productions agricoles (entre 0,5 et 10 hectares cultivés)8
producteurs de canne à sucre sous contrat12.4209.746
producteurs de citrons13.12811.768
producteurs de bananes biologiques26.96423.739

Les grandes entreprises Maple et Caña Brava génèrent donc moins de richesse (valeur ajoutée) par hectare que les exploitations familiales voisines. Si on ne prend en compte que la partie agricole de leur production, la valeur ajoutée par hectare, du fait de la mécanisation très poussée, est très faible9. C’est par le biais du processus industriel de transformation de la canne en éthanol que ces entreprises produisent l’essentiel de la valeur ajoutée. Les prix à l’exportation de cet agrocarburant sont beaucoup plus rémunérateurs que ceux payés pour la canne à sucre non transformée.

Mais c’est surtout au niveau de l’emploi que grandes entreprises et unités de production paysannes se différencient. La comparaison des emplois générés par ces différents types d’exploitations montre que les grandes entreprises ne créent quasiment pas d’emploi. Une seule personne à temps plein y est employée pour 46 hectares de plantation. Sur une même surface de 46 ha, près de 100 emplois agricoles sont générés dans les exploitations familiales.

Tableau 4 : Comparaison du nombre d’équivalents emploi à temps plein dans les exploitations
   
quantité d’hectares travaillés146
nombre d’actif dans les grandes exploitations de canne à sucre100,021
nombre d’actif dans les petites exploitations1,9597,5

Le décalage entre les arguments présentés par ces grandes entreprises et la réalité en ce qui concerne leur efficience et leur apport au développement économique de la zone est considérable !

La répartition de la valeur ajoutée : un élément essentiel pour comprendre les choix économiques

De par leur nature et leur fonctionnement, et pour peu qu’on les soutienne, les structures agraires familiales sont en mesure de valoriser d’avantage la main d’œuvre tout en atteignant une productivité agricole importante. Elles génèrent des emplois, mais aussi d’avantage de valeur ajoutée. Cette valeur ajoutée sert essentiellement à rémunérer les travailleurs (les agriculteurs et éleveurs familiaux, et les salariés agricoles, le cas échéant). Les entreprises génèrent sur l’ensemble de leurs exploitations une valeur ajoutée importante (environ 31 millions de US$ par an) mais celle-ci est globalement faible une fois rapportée à l’hectare. Cette valeur ajoutée est destinée à rémunérer majoritairement les actionnaires, les dirigeants, et à payer les intérêts aux banques qui financent les investissements. Contrairement à la situation précédente, elle rémunère avant tout les détenteurs du capital.

Les deux graphiques ci-dessous illustrent cette différence essentielle entre les deux formes de production.

Cette répartition de la valeur ajoutée permet de comprendre les choix des investisseurs. Elle explique en effet l’importance des retours sur investissements, l’efficacité financière des projets et leurs taux de rentabilité interne.

Le travail agricole n’est pas un coût de production au sein d’une unité de production paysanne. Il permet aux membres de la famille d’obtenir aujourd’hui des revenus et d’investir pour les années à venir. C’est tout à fait différent au sein d’une entreprise travaillant sur la base du salariat. Pour ces entreprises, l’objectif est de maximiser le profit, le retour sur investissement, et le travail constitue un coût de production.

Lorsque les dirigeants d’un pays font le choix d’attirer des investissements agricoles à grande échelle, ils privilégient des activités économiques qui ne créent que peu d’emplois par unité de surface et dont les richesses économiques produites sont destinées en priorité à une poignée de personnes, les détenteurs du capital, et non aux paysans et travailleurs agricoles. En théorie, les taxes et impôts prélevés sur les bénéfices de ces entreprises devraient contribuer à développer les services publics qui font considérablement défaut dans la vallée (services de santé, d’éducation, accès à l’eau potable, routes, etc.). Mais si Maple verse au moins chaque année 500 000 US$ au gouvernement de Piura, on n’observe pas de changements conséquents pour les populations rurales environnantes.

De telles modalités de répartition de la valeur ajoutée renforcent bien évidemment les inégalités économiques entre les individus.

Des politiques d’appui a un développement agricole générateur d’emplois, plus efficace et plus équitable sont possibles des maintenant

Il est indéniable que l’implantation des entreprises a permis la création de nouveaux emplois, agricoles mais aussi industriels, dans des zones auparavant désertiques. Mais est-ce bien la meilleure option possible et constituent-elles vraiment un tremplin pour le développement régional ?

Les données précédentes illustrent les apports différenciés des exploitations agricoles à grande et à petite échelle du point de vue de la société. La question n’est donc pas d’analyser la situation avant et après l’arrivée de ces nouvelles entreprises sur le territoire, comme cela est très couramment fait, mais bien d’analyser différentes options possibles et de mesurer l’intérêt en matière de développement économique pour la région d’attirer ce type d’investissements de grande ampleur.

Dans un pays où 30% de la population souffre de malnutrition, le secteur agricole se doit à la fois d’être le plus productif possible et favoriser la solvabilité de la demande alimentaire. Alors que les populations rurales sont les plus touchées par la pauvreté et la malnutrition, c’est en favorisant le développement des structures agraires les plus efficaces pour créer de la richesse et des emplois que l’on permettra à une plus large frange de la population d’avoir accès à de meilleures conditions de vie, et à leurs enfants d’aller à l’école.

Il est très difficile d’obtenir de la part des grandes entreprises des données économiques fiables et claires. Elles fondent leur discours sur un ensemble d’engagements volontaires articulés avec les grandes préoccupations sociétales du début du XXIe siècle, écologie, lutte contre la pauvreté, se dotent pour en attester de nombreux labels, mais ne communiquent aucune donnée économique vérifiable. Les résultats que nous venons de présenter contribuent à déconstruire leurs stratégies de communication.

Petit producteur de la vallée du Chira. Piura. 2012. © M.Merlet

Les nouveaux emplois qu’elles créent restent tout à fait insignifiants en comparaison de ceux qui pourraient être créés en consolidant des unités de production paysannes déjà présentes dans la vallée. Il faudrait pour cela que ces petits producteurs paysans puissent bénéficier, tout comme les grandes entreprises en bénéficient aujourd’hui, d’un accès à la terre, aux marchés, au crédit, et qu’elles puissent s’organiser pour gérer ces ressources. L’exemple des producteurs de banane équitable sur les périmètres de réforme agraire de la vallée de Piura, montre que c’est tout à fait possible et que le recours à des capitaux externes n’est pas une fatalité11.

Il est aujourd’hui primordial d’exiger des entreprises et de l’État une véritable transparence sur l’utilisation des ressources et des deniers publics afin que chaque citoyen puisse être en mesure de juger de l’intérêt de tels projets agro-industriels. Il convient aussi de renforcer les capacités des organisations de la société civile et des universités pour pouvoir mener à bien les analyses qui sont nécessaires pour comprendre les évolutions et choisir les meilleures options de développement pour le plus grand nombre et pour les générations futures.

Dans les faits, le développement récent des grands projets agro-industriels de production de bioéthanol se traduit aujourd’hui par une compétition accrue sur les ressources hydriques et foncières qui menace les exploitations familiales environnantes, même les plus intéressantes pour la société dans son ensemble, et ne contribue que très peu au développement économique de la zone.

Les politiques agricoles devraient dès lors largement appuyer les structures agraires les plus efficientes en s’engageant vers de véritables politiques de soutien aux agricultures familiales. Dans la région de Piura, et sans doute d’une façon plus générale sur l’ensemble des régions côtières du Pérou, les politiques d’accès aux terres gagnées sur le désert devraient favoriser l’accès à de petits producteurs et non plus à de tels projets.

Document produit avec l’appui du projet mobilisateur « Appui à l’élaboration des politiques foncières » piloté par le Comité technique « Foncier et développement ». Son contenu n’engage que ses auteurs et ne reflète pas la position de l’administration française et du Comité technique « Foncier et développement »

1 Ces entreprises mettent en valeur les efforts réalisés quant au recyclage des sous-produits de la production d’éthanol (vinasse, bagasse, eau de lavage) et des eaux usées, et sur leur autonomie en production d’énergie générée par l’usine de transformation. Dotée de générateurs alimentés par les résidus de culture et la bagasse (résidu fibreux obtenu lors de l’extraction de l’eau sucrée de la canne), l’entreprise parvient à générer un surplus d’énergie qu’elle revend à l’Etat.

2 Le gouvernement régional a signé une convention avec l’entreprise Maple l’obligeant à verser 500.000 US$ par an pendant 20 ans.

3 Une étude réalisée par le Projet Bioénergie et Sécurité Alimentaire de la FAO, a démontré que la durabilité de la ressource hydrique était menacée par l’augmentation des surfaces cultivées de canne à sucre dans la vallée du Chira. Ramos Taipe, C. L. (2010). Metodología aplicada en el análisis de los efectos de la producción de cultivos bioenergeticos sobre la disponibilidad de recursos hídricos: el caso del sistema Chira, Bioenergia y seguridad alimentaria en el Peru. Roma: FAO.

4 Voir « Agriculture contractuelle pour la production d’agrocarburants dans le nord-Pérou : un modèle de développement pour l’agriculture familiale ?», A.Roy, 2013

5 La « valeur ajoutée » s’obtient en retranchant du produit brut (commercialisé ou autoconsommé) d’une part l’ensemble des consommations intermédiaires utilisées au cours d’une année et d’autre part l’amortissement économique du capital fixe mobilisé dans le processus de production, mais dont l’usure est pluriannuelle. (H.Cochet et M.Merlet, Accaparement des terres agricoles et répartition de la valeur ajoutée : la captation de la rente foncière revisitée. Communication à la conférence internationale de Brighton. IDS. 6-8 avril 2011)

6 Ces données sont tirées d’une modélisation financière produite à partir des données obtenues auprès des entreprises Maple et Caña Brava et des enquêtes sur des exploitations bananières de la zone de Huangalá, des producteurs de citrons de la zone de Cieneguillo.

7 Pour pouvoir effectuer la comparaison, le système de production agricole a été différencié du système de production agroindustriel global. La canne à sucre consommée au sein du système agroindustriel a alors été valorisée au prix permettant de couvrir les coûts de production, soit environ 82,3 soles la tonne. Les résultats correspondent à une moyenne annuelle calculée sur l’ensemble de la durée du projet (20 ans). Dans le système agroindustriel, la production est l’éthanol, évaluée en litre/ha. Pour les producteurs de canne sous contrat, le prix d’achat de la canne est de 86 soles/tonne.

8 Les résultats concernant les exploitations des petits producteurs englobent l’ensemble des richesses générées au sein de leur exploitation. Les exploitations sont réparties ici selon la culture de vente prédominante sur les parcelles. Dans une mesure moindre, variant selon les exploitations, certains producteurs consacrent également une partie de leurs terres à la production de haricots, riz, maïs, avocats, mangues, prunes, piments, etc., ou à l’élevage d’ovins et de caprins (lait et viande) pour l’autoconsommation ou la vente.

9 Cela reste vrai même si on prend comme référence le prix payé aux producteurs sous contrat par l’entreprise.

10 Il s’agit de moyennes pour l’ensemble des petites exploitations enquêtées.

11 Voir “La production de banane biologique et équitable dans la vallée du Chira: un modèle de réussite pour le maintien de l’agriculture familiale?”, A. Roy, 2013.