L’accès à la terre et sa gouvernance dans les zones de cultures de coca en Colombie amazonienne : le cas de Puerto Asís, Putumayo

La coca, utilisée dans la production de cocaïne, est la principale culture commerciale dans la municipalité de Puerto Asís et la sous-région du Bajo Putumayo, en Amazonie colombienne. Tout comme l’extraction du caoutchouc et du pétrole, la culture commerciale de la coca est étroitement liée à l’histoire violente de la région. Cependant, contrairement au caoutchouc et au pétrole, la coca a apporté des avantages importants aux paysans de la région. Entre autres choses, l’économie de la coca a contribué à un accès relativement égalitaire à la terre dans la municipalité. Plus généralement, cette culture illicite a façonné la gouvernance foncière dans la région.

Il est toutefois souvent difficile de distinguer les effets de l’économie de la coca d’autres facteurs, tels que le contrôle territorial des groupes armés, la dynamique de la frontière agricole et les relations complexes entre l’État et les citoyens. C’est le principal défi que cette présentation tentera de relever, en s’appuyant sur des données de terrain recueillies en 2019-2020 et, dans une moindre mesure, en 2015, ainsi que sur d’autres sources. Elle commencera par un aperçu du contexte, puis examinera les réponses possibles à la question suivante : quel a été l’impact de l’économie de la coca sur l’accès à la terre et sa gouvernance ?

La présentation et la discussions, en langue espagnole, se concentre sur le cas de Puerto Asís, mais elle vise à soulever des questions plus larges sur les impacts des économies illicites (en particulier les cultures de drogues) sur la gouvernance et à encourager une réflexion créative sur les systèmes, les processus et les pratiques utilisés pour gérer les terres et les ressources.

Présentation par Frances Thomson, chercheuse et consultante indépendante, basée en Irlande du nord, membre d’AGTER depuis 2021. Frances Thomson est spécialisée dans le domaine de l’économie politique agricole et de la spoliation des terres en Colombie. Plus généralement, elle mène des recherches sur le régime foncier et les lois et politiques agricoles, le développement rural et les moyens de subsistance, les conflits environnementaux liés à l’extractivisme, les économies des cultures illicites et les relations entre tous ces thèmes et la violence.