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Le concept d’agriculture familiale à l’épreuve de l’anthropologie économique. Le modèle théorique de la « communauté agricole domestique » de Claude Meillassoux. Conférence de Jean-Luc Paul

Extraits de la réunion thématique AGTER # 52 du 5 juillet 2018

Rédigé par : Jean-Luc Paul

Date de rédaction :

Organismes : Association pour contribuer à l’Amélioration de la Gouvernance de la Terre, de l’Eau et des Ressources naturelles (AGTER)

Type de document : Vidéo

En quoi l’anthropologie économique questionne-t-elle l’analyse de « l’agriculture familiale », un vocable aux sens différents suivant les usagers, très largement utilisé pendant et depuis l’année internationale qui lui a été consacrée en 2014?

L’invité d’AGTER pour cette conférence était Jean-Luc Paul, anthropologue et maître de conférence à l’Université des Antilles-Guyane. Jean-Luc Paul fait partie des anthropologues qui utilisent de manière critique l’anthropologie économique pour décrire et interpréter des situations sociales contemporaines, notamment en milieu rural africain.

Synthèse vidéo de la conférence

Jean-Luc Paul a tout d’abord exposé le modèle théorique développé par Claude Meillassoux dans son ouvrage « Femmes, Greniers et Capitaux ». Les conditions de l’utilisation du modèle théorique de Claude Meillassoux soulèvent plusieurs questions, mais le conférencier n’a abordé que celle liée à la « communauté agricole domestique », qui regroupe production des biens et reproduction des hommes et des femmes au sein de familles pouvant être de natures très différentes.

Le conférencier a rappelé brièvement les étapes du travail de Claude Meillassoux, à partir de l’observation d’une situation coloniale en pays Gouro (Côte d’Ivoire). Le cadre théorique qui a ainsi été construit permet de rendre compte des modalités d’exploitation des paysanneries d’Afrique (et d’ailleurs) par le capitalisme, avec, d’une part, un modèle théorique de ce que l’anthropologie classique désigne comme sociétés lignagères ou segmentaires « traditionnelles » et, d’autre part, une analyse de leur articulation au capitalisme. Cette réflexion est toujours susceptible d’éclairer le fonctionnement et les dynamiques des paysanneries du XXIe siècle.

Un débat avec les participants a permis d’approfondir cette approche, et de nous interroger sur la pertinence du modèle face aux nouvelles manifestations de la « modernisation » capitaliste des paysanneries africaines.

Le DVD avec la conférence intégrale et les débats qui ont suivi est disponible sur demande à l’équipe d’AGTER.

La réunion thématique s’est tenue le jeudi 5 juillet 2018, de 14h00 à 17h00, à AgroParisTech, 16 rue Claude Bernard, 75005 Paris.