français | español | english
Fonds documentaire dynamique sur la
gouvernance des ressources naturelles de la planète

Efficience et efficacité économique de l’usage de l’eau agricole par les agricultures familiales

Une publication de la C2A (Coordination Sud)

Résumé

Présentation de l’article

Depuis 2011, le groupe de travail « Eau Agricole » (AVSF, Gret, Agter) de la Commission Agriculture et Alimentation (C2A) de Coordination Sud œuvre pour construire et diffuser un argumentaire et un plaidoyer en faveur de l’accès à l’eau des agricultures paysannes du Sud.

Coupant court aux idées reçues, le groupe rappelle que tous les paysans ne gaspillent pas l’eau ! Bien au contraire, les paysanneries du monde possèdent des savoir-faire traditionnels collectifs et individuels qui ont fait leurs preuves en matière de gestion durable de l’eau au service de la collectivité. Ces savoirs et pratiques gagneraient à être reconnus et promus face au modèle agricole intensif en capital et souvent grand consommateur d’eau qui domine les débats et influe sur les politiques. L’eau est un bien commun qui doit d’abord servir l’intérêt général et dont le partage ne peut être dicté par les seules lois du marché.

Après avoir rappelé la nécessité d’une approche économique de l’eau agricole, les auteurs examinent, à partir de différents exemples, comment l’efficacité économique de l’usage de l’eau agricole peut être abordée, quelle est la richesse nette créée, comment celle-ci se redistribue-t-elle et quels effets indirects peuvent être générés par les diverses modalités d’usage de l’eau.

Alors que l’efficience économique de l’usage de l’eau agricole est un critère important pour orienter des politiques et programmes d’investissement, ou encore privilégier tel type d’usage ou d’usagers, force est de constater que les analyses et mesures jusqu’à aujourd’hui engagées tant par les acteurs publics que privés impliqués dans l’irrigation ne prennent que très partiellement en compte la valeur ajoutée créée par ha et m3 d’eau, les modalités de sa redistribution et les emplois générés, pas plus que les externalités engendrées, soient-elles positives ou négatives.

Pour ce faire, il importe de procéder à des études de systèmes agraires qui intègrent d’emblée les effets collatéraux et les bénéfices et les coûts induits. Il ne faut pas alors seulement considérer le bassin versant dans lequel l’eau est collectée, mais étendre son regard et l’analyse au bassin « déversant » dans lequel l’eau est redistribuée. Cela revient à dire qu’il est nécessaire de resituer la réalité que l’on observe dans les cycles de l’eau qui est utilisée.

Il faut aussi pouvoir utiliser des prix qui corrigent la plupart des effets artificiels produits par les subventions ou par l’existence de marchés non concurrentiels.

Enfin, la prise en compte des générations futures et du temps long demandera des analyses qui ne pourront pas uniquement se fonder sur des évaluations quantitatives.

Dans ces conditions, le présupposé que l’eau peut devenir une marchandise comme une autre n’a pas de sens. Il ne s’agit pas non plus d’un bien public auquel tous pourraient avoir accès gratuitement. C’est à la fois un bien public, un bien commun, et parfois commun à plusieurs communautés distinctes, et un bien privé. Mais ce n’est pas alors de la même eau que l’on parle dans chaque cas, même si toutes ces eaux sont essentiellement constituées de molécules H2O.

Ce sont ces différences qu’il convient de souligner si nous voulons prolonger et approfondir la réflexion autour de la justice sociale de l’eau et comprendre quand et comment l’accès à l’eau agricole pour les petits producteurs présente – économiquement parlant - un intérêt pour l’humanité dans son ensemble.

La version complète de cet article est téléchargeable sur cette page.

Télécharger le document